Voilà, j'aime écrire deshistoire et j'en écris une en ce moment sur un complot qui se trame contre le roi et Marie Mancini revient à la cour de France pour l'aider à le déjouer.
Ce n'est que le début et je ne pourrais pas taper la suite avant sptembre (je pars en formation pendant 4 semaines
) mais je vous mettrais la suite dès que possible !
Euh, c'est pas du Shakespeare alors, ayez pitié, s'il vous plait !
"Il faut que ce soit fait le plus tôt possible.
-Quand vous dites "le plus tôt possible" vous pensez à une date précise ?
-Non, mais on ne peut plus continuer comme ça. Il nous a enfermé dans des rôles de pantins qu'il dirige à sa guise et je ne peux me résoudre à voir la noblesse de France ainsi asservie.
-Vous avez raison.
-Il faut tuer le Roi. Et par n'importe quel moyen !"
Les deux hommes discutaient à voix basse dans un recoin du château de Chambord. Ils ne savaient pas que derrière une colonne, une jeune femme les écoutait avec une attention remplie d'effroi. Un complot était en train de se tramer contre le plus grand roi du monde, le Roi Soleil, son Louis. Cette jeune femme s'appelait Marie Mancini Colonna. Elle était revenue d'Italie quelques semaines auparavant alors qu'elle venait juste de prendre son mari, Laurent Colonna dans une bataille. Elle ne pouvait se résoudre de rester seule à la cour d'Italie et avait décidé de retourner en France, à Brouage, afin de laisser libre court à sa peine comme elle l'avait fait une dizaine d'année auparavant lorsque son premier amour lui avait été arraché. Elle n'avait jamais eu l'intention de retourner à la cour de France. Elle ne voulait pas revoir le Roi car elle avait peur de retrouver cette souffrance qu'elle avait connue et dont elle avait eu tant de mal à se débarrasser. Mais s'en était-elle réellement débarrassée? Après avoir entendu ces propos, son cœur avait frémi. Elle s'était résolue à vivre loin de lui, sans lui mais elle ne pouvait concevoir la vie sans lui vivant quelque part dans le monde. Marie ne voulait réapparaître devant le Roi mis les propos qu'elle venait d'entendre l'y obligeaient. Elle fit atteler son carrosse et dit au cocher "A Versailles, vite !". Il était huit heures du matin. Elle savait que le voyage allait durer plusieurs jours, c'est pourquoi elle entreprit de faire juste changer les chevaux aux relais poste afin d'arriver le plus vite possible au château qui aurait dû être le sien. Elle arriva deux jours plus tard, à sept heures, devant les grilles du château mais descendit avant de pénétrer dans la cour.
Elle avait souvent entendu parler de Versailles et de la demeure de chasse de Louis XIII. Elle y était venue avec Louis, Philippe d'Orléans et d'autres jeunes gens. A cette époque, rien ne pouvait l'empêcher de douter qu'elle allait être reine de France car elle l'était déjà dans le cœur de Louis et il l'aimait passionnément. Mais la raison d'Etat l'avait emportée sur cet amour de jeunesse et elle s'était mariée avec Colonna. Exilée en Italie, elle n'avait pas vu la demeure de chasse se transformer en somptueux palais. Elle s'arrêta donc un instant pour admirer le château et décida d'aller dans les jardins où elle savait qu'elle allait rencontrer le roi. Jeune, il aimait déjà se promener dans les jardins, seul, afin de pouvoir réfléchir paisiblement. Ce fut donc naturellement qu'elle se dirigea vers les jardins dessinés par Le Nôtre.
-Ils sont splendides, se dit Marie en esquissant un sourire.
Habillée d'une robe verte foncée, ces cheveux bruns étaient réhaussés par des rubans ce qui permettait de dégager sa nuque. Ses yeux laissaient transparaître le feu qui l'animait, son intelligence. Marie savait qu'elle allait avoir un choc à revoir Louis et elle espérait secrètement que ce serait de même pour Louis.
Louis avançait lentement entre les bosquets. Il aimait ce moment privilégié où il ne sentait plus le poids de la monarchie sur ses épaules. Il était un homme comme les autres sans étiquette ni code à suivre. Il allait devoir se recoucher pour le lever solennel à 8h30 mais d'ici là, il était libre. En arrivant au Parterre de Neptune, il vit une ombre derrière un bosquet.
-Qui est là ? ! Montrez-vous ! Je suis le Roi.
-Je le sais, mon Roi. C'est moi, Marie.
-Marie ! Marie Mancini !
-Oui Sire.
Et elle sortit de derrière le bosquet. Elle lui fit une révérence. Louis était troublé par cette apparition si soudaine. Il sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Dix ans qu'il ne l'avait vue et pourtant il sentait toujours autant de tendresse et de respect pour elle. Son regard n'avait pas changé. Il était toujours aussi pétillant et son corps tout aussi droit. Sa taille était toujours aussi fine et ses mains si belles.
-Que faites-vous ici ?
-Je me permets d'apparaître aujourd'hui devant vous Sire parce ce que je dois vous rendre compte d'une conversation que j'ai surprise dans le Château de Chambord il y a deux jours.
Elle lui rapporta les paroles entendues. Louis l'écouta attentivement.
-Je ne sais que penser de ces paroles, Madame.
-Sire, jamais je ne me serai permise de revenir à la cour de France si je n'avais pensé que cela en valait la peine. Je vous prie de croire à la sincérité de mon discours. Voici ce que j'ai entendu. Je laisse à votre Majesté le libre arbitre sur la véracité de ces propos. Néanmoins, je me devais de vous les rapporter afin de vous prévenir d'un éventuel complot à votre encontre.
-Marie, si vous me dites que les paroles que vous me rapportez sont véridiques, alors je vous crois. J'ai toujours pleine confiance en vous et jamais vous ne m'avez déçu.
-Merci Sire.
Elle se tenait droite devant lui, ses yeux noirs plantés dans les siens comme pour se rassurer. Si elle baissait les yeux, elle avait peur de trembler mais le fait de le regarder lui permettait de faire face à ses souvenirs. Il avait peu changé. Son visage était toujours autant symétrique et son corps athlétique. En une fraction de seconde, elle revit tous les bons moments passés avec lui et notamment la chevauchée vers Lyon où les deux jeunes amants étaient encore libres de toute contrainte.
-Alors donc, on en veut à ma vie. Je vais prendre les mesures nécessaires. Mes plats sont goûtés donc je ne risque pas d'empoisonnement de bouche. Je vais lancer mes meilleurs espions dans tout le royaume et essayer de démasquer ces hommes qui veulent ma perte.
-Voici une fort sage décision, Sire. Je pense que ma mission est accomplie. Je vous demande la permission de me retirer.
-Déjà ! Mais vous n'avez pas visité mon château.
-C'est vrai qu'il a bien changé depuis la dernière fois où je suis venue.
Tous deux se turent. Ils savaient à quoi Marie venait de faire allusion.
-Oui beaucoup. Marie, je veux vous garder près de moi pour m'aider à démasquer l'identité de ceux qui veulent ma mort. Vous seule avez entendu leur voix et seriez capable de les confondre.
-Comme il plaira à votre Majesté !
-Bien, venez avec moi. Vous logerez dans une chambre du château digne de votre rang, Princesse Colonna.
De retour dans son lit pour le petit lever, Louis ne pensait qu'au retour de Marie. Leur séparation avait été tellement douloureuse pour lui qu'il avait noyé son chagrin dans les fêtes et les divertissements sans jamais vraiment pourvoir l'oublier. Le fait de la revoir l'avait troublé. Certes l'infante était toujours vivante mais elle était malade. Son histoire avec la Montespan été, elle, bien réelle. Mais le trouble qu'avait fait naître en lui la visite de Marie mit un doute dans son esprit. Alors que ses médecins l'auscultaient, il chassa ces pensées de sa tête et décida de se concentrer sur le message qu'elle était venue lui délivrer. On voulait le tuer et cette fois-ci, ils étaient en bande organisée. Qui étaient-ils ? Il ordonna qu'on le laisse seul avec son valet de chambre personnel et il demanda à ce que ses meilleurs espions tentent d'éclaircir ce mystère.
Plusieurs jours passèrent mais les espions n'avaient pas pu réunir assez d'indices pour démasquer l'identité des malfaiteurs. Pendant ce temps là, le retour de Marie Mancini veuve Colonna à la cour fit grand bruit. On ne parlait plus que de ça à Versailles. Les dames de la cour pensaient qu'elle était revenue parce qu'elle savait la reine mourante et qu'elle voulait laver l'affront qui lui avait été fait dix ans plus tôt lorsque la raison d'Etat avait poussé le jeune Louis XIV à épouser l'Infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche au lieu de son amour de jeunesse, la Mazarinette Marie Mancini. Jamais elle n'avait douté être la reine de France et même si elle n'avait épousé le roi, elle savait qu'elle l'avait été dans son cœur et c'était le plus beau de tous les présents de la terre. Bien sûr, elle avait souffert de la perte de cet amour mais la paix en Europe était plus forte que tout.
-Vous m'avez fait demander Sire.
-Marie, je voulais vous rendre compte des investigations de mes espions. Hélas, ils n'ont pas pu réunir assez d'éléments pour confondre qui que ce soit et je ne connais toujours pas l'identité de ces personnes.
-Vous m'en voyez fort peinée Sire.
-Ceci est en effet fort fâcheux mais je les laisse encore travailler car je prête crédit à vos propos.
-Merci de votre confiance, lui répondit-elle.
Elle ne put s'empêcher de rougir à ses propos et détourna la tête. Mais Louis le remarqua.
-Je ne me sens pas très bien Sire. Je vais aller m'étendre.
-Faites, faites.
Maire se retira et alla directement dans la chambre que le roi avait mise à sa disposition. Cabinet de quatre pièces, la chambre était richement décorée de tapisserie bleue et or et elle donnait sur le jardin. Maire aima d'emblée cet appartement. La douceur des rayons du soleil pénétrait par les fenêtres du salon le matin et elle baignai la pièce d'une lumière douce.
Depuis son retour, elle se savait observer par la cour mais elle savait rester droite et fière comme elle l'avait toujours été. Les railleries ne l'atteignaient pas ni les rumeurs. Seul la perspective de déjouer le complot qui se tramait contre le Roi la préoccupait.